En 2013, l’agence réfléchissait à la continuité écologique des espaces publics marseillais, souvent déshérités, mais à fort potentiel.
Le site des ruines de la Corderie n’était alors qu’un terrain en friche sous promesse de vente :
les vestiges grecs n'avaient pas encore été découverts.
Stratégiquement placé, le site articulait plusieurs polarités remarquables au sens paysager, historique et culturel, notamment l’Abbaye Saint-Victor et le jardin de la Colline Puget, l'un des plus anciens de la ville.
À la même époque, Michel Desvigne gagnait le projet de requalification du littoral marseillais, et proposait une liaison paysagère entre l'Abbaye St-Victor et le Vieux-Port, en couverture de l'échangeur du bassin de Carénage.
projet urbain de Michel Desvigne, 2010
L’agence proposait donc d'étirer ce geste jusqu'au jardin Puget, pour générer un parcours piéton pacifié depuis le quai du Port jusqu'à Notre-Dame de la Garde. Le promeneur pouvait ensuite redescendre par un cours Pierre Puget remanié jusqu'au cours d'Estienne d'Orves.
Au point d’articulation, la friche de la Corderie prolongeait le Parc de la Colonne jusqu'à la rue d'Endoume à travers un théâtre grec (prémonitoire...). Entre le boulevard et le restaurant du parc (le délicieux Sépia aujourd'hui), un projet mitoyen de l'immeuble municipal existant proposait un escalator urbain, et un équipement public (pourquoi pas une bibliothèque ?) aux habitants et aux écoles attenantes.
Au niveau du cours Pierre Puget, la voirie et les TCSP (transport en commun en site propre) étaient concentrées côté sud afin de dégager une vaste esplanade piétonne au soleil et à l'ombre rafraîchissante des micocouliers. Le visiteur empruntait alors la rue Pollak piétonisée (le long du Palais de Justice) avant de rejoindre le Vieux-Port.
Ce projet urbain imaginait un circuit piéton du Vieux-Port à la Bonne Mère afin de connecter les différents espaces publics tout en créant une continuité écologique.