À Marseille, le bord de mer est un élément majeur de la ville. Il ouvre la ville vers l’horizon et sert de support pour de nombreuses activités et loisirs. Mais l’offre proposée est encore faible et les aménagements urbains ne permettent pas d’y accéder convenablement.
En 2013, la présence de l’Hippodrome est contestée. Il occupe un site stratégique, à l’articulation de deux axes routiers importants. D’une part l’avenue Pierre Mendès France relie tout le front de mer, de l’autre l’avenue du Prado offre une percée rapide vers le centre-ville et les autoroutes. Aujourd’hui, le sujet est toujours d’actualité et reste l’objet de nombreuses convoitises, privées ou publiques.
photographie du parc et du château Borely, 1970
L’idée proposée par MOA est de récupérer le foncier occupé par l’hippodrome afin de connecter les plages au parc Borely. Ce vaste espace devient alors un parc public étendu qui va chercher le littoral depuis l’intérieur du territoire. Pour renforcer l’offre de surf et de planche à voile déjà présente, de nouvelles installations sont créées dans cet axe. Le paysage et les voies piétonnes enjambent ou se glissent sous la voie rapide pour créer une continuité liant la ville à son littoral. Ce jeu avec la topographie permet à tous les usages de se croiser de manière pacifique.
La figure convoquée est celle du «Parkway», idée développée par des paysagistes nord-américains tel que F. L. Olmsted. Comme réalisation, on peut citer le Jackson Park à Chicago (6). Plus tard, Roberto Burle Marx travaille lui aussi sur cette notion d’infrastructure paysagère, avec notamment à Rio de Janeiro le Parc de Flamengo (7) qui projette la ville et le paysage tantôt par-dessus, tantôt par-dessous le grand axe routier.
Vue aérienne du Jackson Park de F.L.. Olmsted
Vue aérienne du Flamengo Park de Roberto Burle Marx
Aux deux extrémités de ce parkway marseillais, des espaces différents sont aménagés. À l’embouchure de l’Huveaune, côté rond-point du David, l’esplanade inoccupée est un support propice pour imaginer un espace festif. Une boite de nuit peut s’avancer sur l’eau, isolée et loin des habitations du quartier.
De l’autre côté de l’anse, vers les arrêts de bus, l’Escale Borely conserve sa polarité d’espace de détente pour les familles marseillaises.