La maison aux palmiers, Marseille

Maîtrise d'ouvrage : MOA Architecture

Programme: Bureaux, coworking

Mission : complète loi MOP

Année : Livré en Juillet 2022

Surface: 162 m²

Budget: 100 000 €HT

Le cordonnier n’est pas toujours le plus mal chaussé. L’agence MOA a eu l’occasion d’installer ses bureaux dans un morceau de patrimoine marseillais, au pied de l’Abbaye Saint-Victor.

 

L’occasion d’une réhabilitation atypique, petit manifeste des bureaux du XXIème siècle tels qu’imaginés par l’agence.

Le petit hôtel existant a une riche histoire. Il porte le nom de Rose du Ciel, en référence aux Rose-Croix qui la fréquentaient (Fulcanelli notamment). La Compagnonne de la Libération marseillaise Berthie Albrecht (qui donne son nom au square mitoyen) y a grandi et vécu jusqu’en 1918. Dans les années 40, la maison devient la résidence de Marguerite Fournier et de son beau-frère Hyppolite Ébrard qui y tiennent salon en France Libre. Rudolf Kundera y séjournera, tout comme Paul Valéry qui y rédigera son Goethe, là encore une histoire d’alchimie.

 

La bâtisse a connu un remaniement et est aujourd’hui divisée en appartements.

MOA investit le rez-de-chaussée de la maison, un appartement de rapport traversant nord-sud.
Au nord, la vue est exceptionnelle : un balcon filant surplombe le carénage et ouvre en grand sur les quais du Vieux Port. Au sud, un jardin plein de charme offre un îlot de calme en centre-ville.

 

Le projet s’attaque à la question toute actuelle du changement de destination en existant, ici dans un contexte à valeur patrimoniale forte.

Les intérieurs existants sont à la fois très élégants dans les parties jour (parquet en marqueterie fine, cheminées ouvragées en marbre, grandes hauteurs sous plafond) et assez tristes sur les parties nuit rénovées récemment (chambres aux placards et plancher stratifié, salles de bain criardes, dédale de couloirs et vues bouchées sur le port).

L’acte fondateur consiste à libérer la vue dans l’axe de l’entrée. Une fois la porte ouverte, on peut voir le port depuis la rue à travers une fenêtre judicieusement placée. Les différents espaces de bureaux sont desservis de part et d’autre de cet axe majeur. Au pied de la fenêtre, l’espace repas permet de profiter de l’ouverture. Sur le côté, une tisanerie permet de se laver les mains et de se désaltérer.

 À l’ouest de l’axe, les anciennes chambres sont curées et remplacées par deux grands bureaux séparés par la reprographie. La dépose des sols peu qualitatifs a permis de faire apparaître par endroits du parquet. Là où les sols étaient trop abîmés, une résine uniforme est posée. Pédagogique, elle renseigne sur l’état précédent de l’appartement et dialogue avec le bois. 

De l’autre côté de l’axe, les bureaux sont séparés par la salle de réunion. Elle laisse filer le regard et la lumière naturelle à travers ses parois entièrement vitrées. Des rideaux opalescents permettent la confidentialité. Le plafond de cette boîte de verre est abaissé pour plus d’intimité et pour dissimuler l’ensemble des réseaux du local.

Pour le confort d’hiver, l’appartement est équipé d’un chauffage central à eau mais ne dispose d’aucun dispositif pour lutter contre les surchauffes d’été. L’agence a opté pour des brasseurs d’air et de la ventilation naturelle. 

Crédits - Photographies Mathilde LEBREUIL, MOA architecture

 

Casting

MOA Architecture - Maîtrise d'Œuvre 

ACB Solutions - Cloisons sèches et amovibles, peinture, électricité, démolition 

Atelier de la plomberie - Plomberie ventilation

Miramond - Menuiserie

Lumenscia - Luminaire

Yitiss - Rideaux

Métamorphoses - Ferronier

 

 

 

Partager le projet :